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Cette photo prise et diffusée le 7 mai 2025 par Vatican Media montre le nouveau pape élu, Léon XIV, Robert Prevost, s’adressant pour la première fois à la foule depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, après la clôture du conclave par les cardinaux, au Vatican. (Photo fournie par VATICAN MEDIA / AFP)Religion
NOUVEAU PAPELéon XIV, premier pape nord-américain de l'Histoire

Élu le 8 mai 2025, en écho à une date lourde de symboles historiques, le cardinal américain Robert Francis Prevost devient le 267e pape sous le nom de Léon XIV. Religieux augustinien, homme de terrain et de gouvernement, il s’inscrit dans une triple filiation : saint Léon le Grand, Léon XIII — père de la doctrine sociale de l’Église — et le pape François, dont il prolonge l’élan réformateur dans un style plus discret. Premier pontife nord-américain, Léon XIV incarne un choix de continuité dans le changement, refusant les replis identitaires comme l’agitation politique. À peine élu, il lance à la foule rassemblée place Saint-Pierre : « Le mal ne l’emportera pas », posant d’emblée la paix, l’unité et l’espérance comme boussoles d’un pontificat naissant.

avec Michel Cool
Les Alpha Jets de la Patrouille de France, équipe de voltige aérienne d’élite de l’Armée de l’air française, survolent le palais présidentiel de l’Élysée lors des répétitions en vue des commémorations du 8 mai, marquant le 80e anniversaire de la Victoire en Europe, à Paris, le 7 mai 2025.Histoire
8 MAI 194580 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, les élites européennes se méfient toujours des peuples… Mais qui avait le plus collaboré avec les nazis ?

Nous célébrons les 80 ans du 8 mai 1945, date de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Europe est-elle prémunie contre le retour du totalitarisme ? À force de s’en protéger, nos systèmes politiques ne prennent-ils pas un risque ? C’est à ces questions que répondent Laurent Avezou et Pierre Rigoulot.

avec Pierre RigoulotetLaurent Avezou
Le nouveau chancelier allemand élu, Friedrich Merz (à gauche), et le président français Emmanuel Macron (à droite) se serrent la main à la fin d'une conférence de presse conjointe, à l'issue de leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée, à Paris, le 7 mai 2025. Merz se rend en France et en Pologne le 7 mai, dans le cadre d'une mission visant à renforcer les liens avec les voisins européens en cette période troublée.Politique
RENCONTRE À L'ÉLYSÉEMacron / Merz : les deux fantômes d’une Europe qui se débrouille très bien sans son moteur franco allemand

À peine élu, Friedrich Merz a choisi Paris pour sa première visite officielle. Si le geste est fort, les enjeux le sont plus encore. Emmanuel Macron et le nouveau chancelier allemand peuvent-ils vraiment relancer le moteur franco-allemand, longtemps enrayé sous Scholz ? Et plus largement, ont-ils encore les moyens de porter le leadership européen dans un contexte de fragmentation géopolitique et d’instabilité politique ?

avec Arthur Kenigsberg
Le président français Emmanuel Macron (à droite) s'entretient avec le nouveau chancelier allemand élu, Friedrich Merz, dans les jardins du palais présidentiel de l'Élysée, à Paris, le 7 mai 2025. Merz se rend en France et en Pologne ce 7 mai, dans le cadre d'une mission visant à renforcer les liens avec les voisins européens en cette période troublée.Politique
FRANCE-ALLEMAGNELes 4 priorités du couple franco-allemand : la dette, la productivité industrielle, l’immigration et la gouvernance de Bruxelles

Cette réunion n’est pas seulement un retour aux ambitions des pères fondateurs de l’Europe, mais une tentative de réinventer un partenariat stratégique dans un monde profondément transformé. Un contexte géopolitique bouleversé : La guerre en Ukraine a profondément remis en question la sécurité européenne. Elle a révélé la fragilité des mécanismes de défense collective et l’urgence pour les États membres de l’UE de renforcer leur autonomie stratégique. Parallèlement, les déclarations et actions de figures politiques comme Donald Trump, avec ses menaces de retrait de l’OTAN et ses critiques envers l’engagement américain en Europe, ont accentué un sentiment d’abandon et la nécessité pour l’Europe de prendre en main sa propre défense. Cette nouvelle donne impose au couple franco-allemand un rôle pivot : non seulement en tant que moteur économique, mais aussi en tant que garant de la stabilité politique et militaire du continent. Une asymétrie économique et politique à surmonter Le couple franco-allemand est aujourd’hui déséquilibré sur plusieurs plans. L’Allemagne, traditionnellement moteur économique de l’Europe, est confrontée à une crise structurelle profonde . Sa dépendance énergétique, notamment au gaz russe, a été brutalement remise en cause, ce qui a fragilisé son modèle industriel basé sur des coûts compétitifs. Par ailleurs, l’incapacité à diversifier ses marchés, notamment face à la fermeture du marché chinois, et la montée de l’extrême droite (AfD) fragilisent la stabilité politique et la cohésion sociale. De son côté, la France fait face à des défis différents mais tout aussi graves. Si elle n’est pas en récession, elle est confrontée à un déficit public élevé et à un système de protection sociale coûteux qui pèse sur sa compétitivité. La nécessité d’une réforme profonde de l’État-providence se heurte à une opinion publique souvent réticente, ce qui rend toute politique d’austérité ou de réduction des dépenses politiquement risquée. Le déficit de compétitivité française, notamment industriel, est un frein à la croissance et à la création d’emplois durables. La dette francaise peut servir de point de convergence et de tension Cette question de la dette française est au cœur des négociations. L’Allemagne, historiquement attachée à la rigueur budgétaire et aux règles strictes de Maastricht, est désormais confrontée à un dilemme : soutenir la France pour préserver l’équilibre européen ou maintenir une ligne dure qui pourrait fragiliser l’Union. Ce changement d’attitude est en partie motivé par la nécessité d’un effort militaire commun face à la menace russe, mais aussi par la prise de conscience que le modèle économique allemand ne peut plus porter seul l’Europe. La productivité et l’innovation sont desormais consideres comme des leviers indispensables L’amélioration de la productivité industrielle est un enjeu majeur pour redonner de la compétitivité à l’Europe face aux États-Unis et à la Chine. Cela passe par une modernisation des infrastructures, un investissement massif dans la recherche et le développement, ainsi qu’une transition énergétique ambitieuse vers des technologies plus propres et souveraines. Le couple franco-allemand doit impulser une stratégie commune d’innovation, en particulier dans les secteurs clés comme les énergies renouvelables, la mobilité durable, et le numérique. L’immigration, un défi social et politique En France comme en Allemagne L’immigration reste un sujet sensible, souvent source de tensions internes et de fractures politiques. La gestion des flux migratoires, l’intégration des populations, et la lutte contre les discriminations sont des défis auxquels la France et l’Allemagne doivent répondre de manière coordonnée. Une politique commune européenne, équilibrée entre humanité et sécurité, est essentielle pour éviter des dérives nationalistes et préserver la cohésion sociale. Enfin, la gouvernance européenne, perçue comme trop bureaucratique et lourde, est un frein à l’efficacité et à la légitimité de l’Union. Le couple franco-allemand doit impulser une réforme institutionnelle pour simplifier les processus décisionnels, renforcer la transparence, et rapprocher les institutions des citoyens. Cela passe aussi par une meilleure répartition des compétences entre l’UE et les États membres, en tenant compte des spécificités nationales tout en renforçant l’intégration sur les dossiers stratégiques. L’enjeu pour le couple franco-allemand est donc de dépasser leurs divergences historiques, et culturelles pour construire une nouvelle alliance fondée sur la complémentarité. L’Allemagne apporte son poids économique et son savoir-faire industriel, tandis que la France peut jouer un rôle moteur sur le plan politique et diplomatique. Ensemble, ils doivent redonner à l’Europe une vision commune, capable de répondre aux défis du XXIe siècle. Cependant, cette ambition se heurte à des réalités politiques internes complexes : la faiblesse des majorités parlementaires en France et en Allemagne limite la capacité à mener des réformes audacieuses. De plus, les divergences au sein même de l’Union européenne, entre pays du Nord et du Sud, compliquent la recherche d’un consensus. Le couple franco-allemand est donc à un tournant décisif. Pour que l’Union européenne retrouve son dynamisme et son influence, il doit s’engager dans un partenariat renouvelé, fondé sur la solidarité, la responsabilité partagée et une vision stratégique à long terme. Cela implique des compromis difficiles, une volonté politique forte, et une capacité à mobiliser les citoyens autour d’un projet européen ambitieux et inclusif.

avec Jean-Marc Sylvestre

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